Festivals : Festival de Cannes 2015
Festival de Cannes 2015
* Sélection Officielle / Critiques *
Sélection Officielle - Hors compétition / Mad Max : Fury Road de George Miller
On commençait à sérieusement s’impatienter mais George Miller l’a finalement fait : ressusciter le personnage de Max pour nous offrir un nouvel opus de la saga Mad Max. Ni vraiment une suite, ni vraiment un reboot, ce Fury Road se livre enfin à nous après des mois d’attente, de rumeurs (Gibson ? pas Gibson ?) et de craintes : ce nouveau film allait-il être à la hauteur de la légende ? Au bout du compte nous pouvons répondre oui et… non ! On ne va pas, dans un premier temps, cracher dans la soupe de ces deux heures de projection qui remplissent en partie le cahier des charges du genre : des cascades de maboule en pagaille, de la tôle très froissée par cagettes et des dégaines poussiéreuses tout de même plus classes que n’importe quel Post-Nuke rital 80’s (c’est pas compliqué remarquez…). Rien à dire sur l’emballage donc, Miller n’a pas perdu la main et nous en colle plein les yeux pour rassasier notre appétit creusé depuis presque 30 ans.
On pourra par contre justement reprocher à ce nouveau Mad Max, proche tout de même par son intrigue du deuxième opus, d’être peut-être justement trop spectaculaire ! Calibré comme un blockbuster estival, bourré jusqu’à l’écœurement d’une escadrille interminable de véhicules hallucinants et de gadgets meurtriers, le film gagne en ampleur ce qu’il perd en atmosphère, en enjeux et en caractérisation des personnages. Comme si le réalisateur culte nous avait servi une double ration de sensationnel par crainte de nous décevoir. Avec cette nouvelle aventure visuellement consistante Max lâche (beaucoup trop vite) son turbo interceptor et sa combinaison de cuir/métal motard grinçante pour devenir le guerrier du désert plutôt que celui de la route. La route et le béton brulant, dernier signe de la civilisation et de l’activité urbaine, voilà peut-être ce qui manque justement au film. À force de tracer au milieu de nulle part avec pour enjeu pas franchement palpitant de sauver une poignée de nénettes des griffes de l’Humungus de service, le film en délaisse finalement l’essentiel : le bitume, les bagnoles et le carburant, qui caractérisaient à la perfection l’atmosphère de fin du monde et nous ancraient les pieds sur terre dans un futur crédible, sombre et apocalyptique, sont ici plus ou moins effacés d’un récit qui pourrait parfaitement se situer ailleurs dans un univers de S.F. quelconque à l’autre bout de l’univers... La tête trop perchée dans les étoiles et pas assez au ras du béton : il n’en faut décidément pas beaucoup au nouveau Max pour se rallier à une cause dont on se fout finalement un peu, et même si ce dernier finit tout de même par tirer sa révérence en fin de parcours, on aurait naturellement aimé en savoir et en comprendre un peu plus sur le personnage, son passif, ses étranges flashs et ses cauchemars récurrents qui semblent hanter ses nuits.
Pas assez mystique, trop dans le moule de l’ultra spectaculaire, Fury Road n’atteint finalement pas à 100% ses objectifs : faire revivre une légende du cinéma, un héros solitaire, fragile et désabusé, symbole d’une ère révolue (la nôtre…), mais qui ne représente dans cette nouvelle péloche plus grand-chose de symbolique ou d’empathique. Pas vraiment difficile, dans ces conditions, de se faire voler la vedette par une Furiosa/Charlize Theron absolument parfaite de détermination, de désenchantement et de… furie, évidemment ! Déception ou non le carton annoncé au box office devrait dans tout les cas ramener le personnage dans de nouvelles aventures : on l’espère cette prochaine fois plus proche de l’asphalte…
Sélection officielle - Compétition / The Sea Of Trees de Gus Van Sant
Cannes
ne connait décidément pas de limite critique quand il s’agit
d’administrer de violentes et sévères volées de bois vert aux péloches
en sélection, surtout quand la presse peut se caler en ligne de mire des
auteurs déjà reconnus ou couronnés. Un plaisir un peu pervers bien plus
"gratifiant" et vendeur que de tacler un réalisateur inconnu du
publique. C’est le cas cette année de Gus Van Sant qui va faire les
frais de journalistes remontés comme des horloges, tous unis pour
descendre en flamme l’auteur culte de Elephant. Dès
la projection de presse, Van Sant va ramasser sévère et se faire
littéralement conspué par la quasi-totalité des critiques pour récolter
dès le lendemain un tableau de notations des magazines matinaux parmi
les plus catastrophiques de l’histoire du festival (le film est même
présenté comme l’une des pires sélection officielle, label peu enviable
dont avait déjà écopé Vincent Gallo et son Brown
Bunny il y a quelques années…). Avec une moyenne de 0.6 sur 4
dans la grille de cotations presse de Screen international, Van Sant
risque donc de connaitre quelques difficultés à renouer avec le succès
d’Elephant…
Le film
méritait t’il finalement de si mauvaises critiques ? Certainement pas à
notre avis même si The Sea of
Trees, c’est sûr, n’est pas une franche et nette réussite.
Pour mettre son film en scène Van Sant se frotte à deux thématiques bien
distinctes : un abandon de l’urbanisation pour un retour à la nature et
à la spiritualité tout d’abord, puis un portrait classique d’un couple
en crise confronté à la mort. La première thématique est certainement la
mieux restituée à l’écran et nous offre quelques belles images de
solitude humaine et de nature apaisée. Une approche très naïve d’une
thématique casse gueule qu’il est tout de même difficile d’aborder sans
tomber dans la guimauve contemplative : Van Sant n’y échappe
malheureusement pas complètement mais on ne comprend pas vraiment
pourquoi on devrait lui reprocher ce que l’on encense généralement chez
Terrence Malik. Du vent dans les arbres c’est toujours chouette quelque
soit le cinéaste… Le travail sur le son permet en tout cas de s’immerger
au cœur des images (les sonorités furtives de l’eau et de la gorge de
Matthew McConaughey lorsque ce dernier avale ses cachets au fond des
bois…). Cette vision un poil candide de la condition humaine ne nous a
donc pas véritablement dérangés même si l’approche fantastique du récit
déboule comme un cheveu sur la soupe en plus d’être diablement
prévisible : on tire un peu la langue mais la poésie des images parvient
tout de même in extremis à faire passer la pilule… On sera par contre
nettement moins indulgent avec la deuxième thématique. L’introduction,
en flash back, des scènes de couple qui se déchire en mode mélodrame
lourdingue parasite maladroitement l’avancée du scénario : plus linéaire
et plus clinique, elle tranche singulièrement avec le reste de
l’intrigue et dévore les rêveries poétiques du récit parallèle. On en
rajoute une couche supplémentaire avec l’apparition de la maladie,
couplée à l’alcoolisme de Naomie Watts, qui plombe complètement le récit
en sonnant comme un digest de situations plus éculées et larmoyantes
les unes que les autres. La rédemption du couple s’écroule au final dans
un canevas de pathos à deux balles et clôt de façon très convenue un
film dont le public attendait certainement beaucoup trop…
En l’état The Sea
of Trees se maintient à flot sur la forme et se ramasse une
grosse gamelle sur le fond : il ne mérite en tout cas pas de se faire
dévorer à la sauce cannoise même s’il apparait logiquement comme une
œuvre mineure de la filmographie de Van Sant. Un conseil : filez en
salle dès sa sortie pour vous faire votre propre avis !
Sélection officielle - Compétition / Sicario de Denis Villeneuve
Voilà bien le genre de séance du festival qui ne nous laisse pas indifférent et nous pousse hors du lit (pas toujours facile de se motiver pour se taper dès le début de matinée une péloche d’auteur qui nous précipite illico au pays des songes…) : un polar militaire sec et sans compromis en compétition officielle c’est donc la promesse que nous tendait le pitch de Sicario, la nouvelle péloche du canadien Denis Villeneuve. Une sélection et un pari toujours un peu risqué pour l’équipe du film, le cinéma de genre n’étant pas toujours accueilli avec enthousiasme par les festivaliers. Pour notre part, on jouait également la carte de la prudence, ayant été très impressionné par la maitrise de la mise en scène de Prisoners (2013) et dépité par la prétention et l’ennui dégagé par Enemy, pourtant réalisé la même année. Un quitte ou double pour cette nouvelle réalisation qui s’avère au final complètement payant !
Villeneuve épure cette fois-ci sa mise en scène d’artifices et de maniérisme inutiles en jouant la carte de l’efficacité via une intrigue qui prend le temps de s’installer avant de rentrer dans le vif des hostilités. Un scénario et une ambiance oppressante qui nous rappellent les claques cinématographiques que furent le Traffic de Soderbegh ou le Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow. Des discours sans âme de bureaucrates accrochés à leurs convictions jusqu’aux actions militaires troubles en zone ennemie, on suit avec empathie le destin et le travail de cette équipe fantôme qui bosse de manière plus ou moins officielle pour le gouvernement américain (FBI, CIA, NSA : difficile de déterminer qui tire exactement les ficelles). Pour nous guider au travers de cette intrigue, on s’attache au personnage de Kate Macer, une jeune agent du FBI déterminée et idéaliste qui va découvrir, en même temps que nous, que le règlement n’est qu’une simple façade à l’action de terrain et qu’il faut souvent franchir la ligne rouge pour parvenir à ses fins. Dans le rôle de l’agent Macer, Emily Blunt, parfaite et juste, oscille entre sensibilité et détermination. Le film adopte, la plupart du temps, le point de vue de son personnage devenant le fil rouge des évènements dramatiques et intenses qui s’enchainent devant l’écran. Devant les états d’âme du personnage et la remise en question permanente de son intégrité professionnelle, l’immersion fonctionnent à plein régime pour ne plus nous lâcher jusqu’à la dernière image. À ses côtés Josh Brolin et Benicio Del Toro sont également parfaits d’ambiguïté, tour à tour rassurants et paternalistes envers Kate pour devenir quelques séquences plus tard insensibles, menaçants et autoritaires : une versatilité des personnalités, déstabilisante et imprévisible, qui rajoute bien évidemment du suspens à l’intrigue.
Un portrait sans concession donc, des pouvoirs parallèles et autonomes qui régissent les USA, et qui agissent dans l’ombre en franchissant toutes les barrières de l’ordre et de la morale en toute impunité. Un seul mot d’ordre : parvenir à ses fins quel qu’en soient les moyens. Une vision des institutions politiques et militaires qui n’est certes pas nouvelle dans le registre du polar mais qui continue, grâce à un scénario habile et intelligent, à faire froid dans le dos. C’est donc en s’appuyant sur une trame narrative rigoureuse qui expose les décisions / actions des protagonistes, avec une froideur perturbante, que Sicario remporte l’adhésion du spectateur et gagne en profondeur et en efficacité. Les premiers échos du film sur la croisette ont été très positifs (voir élogieux dans certaines des gazettes quotidiennes) et même si le réalisateur et son équipe sont repartis les mains vides, écartés du palmarès 2015, il y a fort à parier que ces qualités devraient permettre au film de trouver son public prochainement dans les salles. A confirmer dès le mois d’octobre 2015 sur le territoire français !
Sélection Officielle - Hors compétition / Amy de Asif Kapadia
Cannes en séance de minuit et l’occasion pour le festivalier de défiler sur le tapis rouge en mode décontracté. Une programmation moins guindée également, qui permet à Thierry Frémaux et son staff de proposer une sélection de films moins "auteurisant", plus proches du cinéma de genre (pour rappel l’incontournable Dawn of the Dead en 2004 ou le catastrophique Argento’s Dracula en 2012), et offre au festival de casser son image d’un cinéma trop cantonné à un public élitiste…
Une séance de minuit, donc, sous le signe du rockumentaire avec Amy, une plongée éprouvante et sans concessions dans la vie et la carrière de la jeune chanteuse Amy Whinehouse, morte sans grande surprise à 27 ans de ses excès en tout genre. On aurait pu craindre, en tenant compte de la réputation de la star et du scandale qui a continuellement émaillé sa carrière (came, alcool, cul et pétages de plomb en tout genre…), que le réalisateur , Asif Kapadia déjà à l’origine d’un autre documentaire sur le pilote automobile brésilien Ayrton Senna, ait choisi de mettre en avant la légende en édulcorant les troubles de la jeune chanteuse : à notre grande surprise c’est justement de manière inverse que le documentaire est abordé, en développant frontalement les diverses addictions de la chanteuse. Les premières interviews d’Amy mettent d’ailleurs déjà assez clairement les points sur les "i" : à seulement 17 ans la jeune femme dit préférer rester chez elle à glander et à fumer des joints qu’à véritablement assumer sa carrière… Une certaine idée très affirmée de la routine et du quotidien qui va malheureusement très vite la rattraper… C’est donc au travers d’archives pour la plupart inédites (beaucoup de home vidéos qui nous plongent en véritable voyeur dans sa vie privée) que l’on comprend rapidement la nature borderline de la jeune femme tout en excès incontrôlables qui vont la mener à franchir rapidement le point de non retour (une réputation auto-destructrice qui dépassait même les frontières de l’Angleterre : une poignée de mois avant son décès de nombreux sites web lançaient des paris sur la date de son décès potentiel..). Le documentaire revient également sur l’influence néfaste de son père et de son boyfriend Blake Fielder. Ces derniers sont représentés assez clairement comme des personnes antipathiques qui tireront encore un peu plus la jeune femme vers une fin inéducable : la réalité d’un père très arriviste qui débarque avec les caméras d’un réality show qui lui est consacré (!) sur le lieu de convalescence de la jeune femme ou l’appât du gain facile qui le pousse à envoyer Amy en tournée alors que la jeune femme ne peut plus assurer sur scène. Blake est quant à lui l’élément moteur de Amy, son inspiration et sa raison de vivre (ou de mourir…). Son attitude de jeune branleur camé n’est pourtant pas traitée aussi frontalement que l’on aurait pu le penser malgré la flagrance de son implication dans la déchéance de la chanteuse : il n’hésite pas à l’entrainer vers ses addictions les plus dures tandis qu’Amy ne voit en lui que le grand amour de sa (courte) vie… Cette approche du documentaire génère donc beaucoup d’empathie et d’implication du spectateur dans le processus destructeur d’Amy : les images n’en sont que plus émouvantes et/ou éprouvantes (l’état de délabrement physique de la chanteuse au fur et à mesure des images est impressionnant…).
Une réussite donc que ce documentaire, véritable miroir musical de l’Angleterre des années 2000 qui se cherchait une nouvelle icône à honorer : si les USA avait mené la danse avec le choc Cobain dans les 90’s, la patrie des Beatles a été grandement servi avec Amy puisque les icones borderline se transforment toujours en légende dès leur décès. On attend désormais la relève, de Camden ou d’ailleurs, mais une personnalité aussi affirmée, talentueuse et charismatique risque à coup sûr d’être difficile à dénicher… On peut se consoler en attendant avec ces quelques moments d’éternité sur grand écran…
Sélection Officielle - Hors compétition / Office (O Piseu) de Hong Won-Chan
L’Asie, et plus particulièrement la Corée, à l’honneur de la deuxième séance de minuit cannoise. Un horaire généralement propice à la péloche déjantée et au cinéma de genre qui vous remue le fauteuil. Pas de découverte éclatante ou de nanar poilant cette année : on remise la mention "péloche culte" à une autre fois avec la projection très convenue de Office (O Piseu). La déception est d’autant plus amère que le film laissait espérer un savant mélange de thriller et d’horreur avec pour fond d’intrigue une entreprise et ses employés, entre pétage de plombs, pression du patronat et lutte des classes…
Une intrigue simple en apparence mais que le réalisateur Hong Won-Chan prend visiblement plaisir à rendre labyrinthique avec ses éléments scénaristiques empruntés aux poncifs du cinéma d’horreur : des apparitions fantomatiques mystérieuses, des lumières qui s’éteignent sans raisons particulières et une atmosphère de confinement relativement oppressante qui nous rappelle évidemment les grandes heures du Kwaidan Eiga et leurs lots de revenantes chevelues, tignasse en avant. Un genre très référencé qui parvient généralement, même sans génie ou pognon, à être efficace en jouant sur les apparitions horrifiques soudaines, accentuées par une musique qui vous décape les tympans avec l’ambition de faire sursauter les spectateurs. Des ambitions modestes, mais calibrées justement pour une séance de minuit entre potes, qui ne sont pourtant jamais atteintes par le réalisateur tant chaque effet de mise en scène surnaturelle semble avoir du mal à s’intégrer au récit et ne parvient jamais à trouver sa raison d’être au cœur de l’intrigue. La conclusion du film, pas franchement limpide, laissera d’ailleurs les spectateurs de la salle plutôt perplexes, débattant de points de vue diamétralement opposés sur le sens de l’intrigue… Un flou artistique qui nous laisse nous aussi franchement dubitatif : 110 minutes de métrage sans effets chocs, et sans éléments d’intrigue suffisamment pertinents pour nous tenir éveillé à 2h du matin : il faut toute la certitude d’un final digne du Audition de Takashi Miike pour ne pas s’effondrer de sommeil dans son fauteuil.
Un effort et une gymnastique des paupières qui s’avèrent au final bien vains : Office se joue des genres, maltraite nos repères de cinéphiles mais ne débouche au final sur pas grand chose : beaucoup d’idées brassées dans des dialogues de couloirs soporifiques pour un résultat franchement peu convaincant. "J’espère que le thème de l’individu perdant le contrôle de ses actes à l’intérieur de notre système social est perceptible dans le film" nous dit le réalisateur. Perceptible, peut-être oui, convaincant, certainement non.
Séance spéciale / Enragés de Eric Hannezo
Cinéma de la plage : en plein air, allongé dans des transats, calé sous un plaid, les pieds dans le sable : des conditions pas habituelles mais plutôt idéales pour visionner quelques classiques du ciné (de James Bond à 100.000 Dollars au Soleil en passant par une vieille péloche de Jackie Chan, il y en a généralement pour tous les goûts…) ou pour gouter à des avants premières en dehors du circuit classique des salles du festival. Du cinéma de genre généralement. C’est le cas ce soir avec Enragés de Eric Hannezo, une première œuvre après un détour par la production et la réalisation de documentaires. Un choix un peu casse gueule puisque Enragés est le remake de Cani arrabbiati (Rabid Dogs) réalisé en 1974 par Mario Bava, déjà lui-même adapté de la nouvelle Man and Boy de Michael J. Carroll. Hannezo, Benjamin Rataud et Yannick Dahan (réalisateur du catastrophique La Horde) prennent donc le pari d’adapter et d’actualiser le film de Bava. Au final, après visionnage et dépit, on se dit qu’il aurait certainement dû s’abstenir.
Dépit (profond) car notre croyance et notre enthousiasme à soutenir le cinéma de genre français n’a tout de même pas de limite : après s’être farci des brouettes de péloches horrifiques foireuses (La Horde justement, mais aussi La Meute ou Humains entre autres….), avoir suivi et financé symboliquement le (vraiment) pas terrible Aux Yeux des Vivants, voilà que, toujours optimiste, nous déboulons au cinéma de la plage pour une avant première en grande pompe : petite présentation de Thierry Frémaux et arrivée du casting avec Lambert Wilson et Virginie Ledoyen en tête de gondole. Une équipe du film assez complète qui va tout de même avoir la sagesse (la lucidité ?) de foutre le camp avant le début de la projection. Une réaction judicieuse puisque la vision de Enragés à la sauce française s’avère violement indigeste. Les premières images du hold-up initial nous avaient pourtant mis en confiance, Hannezo ayant pris le parti de tourner à Montréal pour donner un peu d’ampleur photographique, une "American touch" à base de grosses bagnoles de flics et de buildings qui tranchent net avec l’atmosphère bien différente qu’aurait générée un tournage à Paris. Un choix plutôt judicieux que le réalisateur ne confirme à aucun autre moment puisque le film se vautre rapidement dans tous les travers du ciné de genre à la française : des dialogues insipides, une interprétation en mode racaille que les cinéastes de la nouvelle génération ont décidément du mal à éviter et un scénario qui se perd rapidement en banalités et en longueurs : voir la séquence hors des clous de la fête des ours : on se demande encore pourquoi… Difficile dans ces conditions de pardonner le choix d’un casting, qui, sur le papier, s’avérait tout de même solide. Lambert Wilson, en roue libre, ne parvient jamais à susciter la détresse ou l’ambigüité de son personnage, et Virginie Ledoyen, dans un rôle dramatiquement creux, ne sert qu’à remplir l’écran et la banquette arrière de la voiture (son introduction à l’écran, dans une scène déshabillée aussi ridicule qu’inutile fait peine à voir…). Le reste du casting est à l’avenant. Seul Laurent Lucas, toujours à la hauteur même dans la pire des daubes, tire son épingle du jeu malgré un rôle qui disparait rapidement de l’intrigue…
Pour le reste pas grand-chose à sauver de ces quelques 90 minutes inutilement tapageuses qui frôlent l’anecdotiques : on en n’est pas encore au niveau zéro de Humains (on aime le charger celui-ci..) mais ce n’est certainement pas cette nouvelle tentative foireuse qui permettra à la France de s’imposer comme une valeur sûre du cinéma de genre. Au final, le manque de modestie quasi général des réalisateurs français, sûrs de leur génie à singer à coups d’hommages bancals les péloches et réalisateurs cultes des 70’s et 80’s, parvient à nous rendre totalement réfractaire au cinoche hexagonal ! Pour sûr ce sont nos voisins Espagnols, même en franche perte de vitesse, qui doivent bien se marrer…
* Quinzaine des Réalisateurs / critiques *
Quinzaine des Réalisateurs / Green Room de Jeremy Saulnier
L’une des péloches que nous avions repérées en préparant notre festival et pour laquelle nous étions prêt à miser lourd ! Après le sophistiqué Blue Ruin Jeremy Saulnier enflamme la croisette et la Quinzaine des Réalisateurs avec ce fulgurant Green Room. Loin des éclats clinquants, de la virtuosité photographique et de son ambiance psycho-tordue / apocalyptique de son opus précédent (un film de "vengeance" crépusculaire), Saulnier épure son style pour s’attaquer de la manière la plus élémentaire et frontale au survival teenagers. Un choix un poil risqué qui aurait pu être assimilé à une «régression » technique et photographique de la part d’un réalisateur étiqueté auteur (le public français se pâme souvent de cette appellation…), d’autant que le scénario nous sert une soupe déjà bien réchauffée : des jeunes punks rockers assistent à un meurtre et se retrouvent coincés dans les backstages d’un club de skin-heads isolé en forêt. Bien décidé à effacer les témoins du crime du monde des vivants, le propriétaire (Patrick Stewart, magnifique ordure bien loin du sympatoche professeur Xavier...) prend la décision de les faire disparaitre avant le levé du jour… Pas grand-chose de nouveau, donc, concernant la thématique : on est, de ce point de vue, en terrain parfaitement balisé. Côté mise en scène, l’efficacité prime et atteint parfaitement son objectif. Pas de temps morts, le film fracasse violemment et file à 100 cent à l’heure pour nous en mettre plein les oreilles et les yeux. L’empathie pour la bande d’ados en péril fonctionne donc à plein régime et on s’accroche rapidement au basque de cette team qui gueule son attitude rebelle sur les scènes miteuses et dégueulasses de l’Amérique redneck. Le choc de la violence de certaines séquences décuple, dans ces conditions, d’efficacité et nous font franchement grincer des dents (le bide tranquillement ouvert au cutter, le bras charcuté et la main qui pendouille façon boucherie : des instants, à n’en pas douter, très prochainement cultes…). Un déchainement de brutalité réaliste qui fait vraiment froid dans le dos, très loin des carnages de bandes dessinées que l’on goute habituellement du côté des slashers et autres survivals formatés.
On regrettera peut-être quelques maladresses en fin de parcours (la trop subite et déplacée métamorphose des quelques survivants en guerriers sans peur et sans pitié manque carrément de crédibilité) mais en l’état Green Room reste de loin la péloche fun du festival, une claque 100% rock’n roll (les références à la scène musicale hardcore sont disséminées tout au long du film) qui mérite et remporte haut la main la palme d’or de Maniacs !
Quinzaine des Réalisateurs / A Perfect Day de Fernando León de Aranoa
Pas de doutes, les séquences de ciné les plus funs du festival restent de toute évidence la quasi exclusivité de la quinzaine des réalisateurs. C’est encore une fois le cas avec ce Perfect Day qui nous propose de suivre un groupe d’humanitaires en mission dans une zone en guerre avec pour simple objectif de débarrasser un cadavre qui contamine l’eau d’un puits. Sur un sujet en apparences douloureusement dramatique le réalisateur Fernando León de Aranoa (un inconnu pour nous à la filmographie pourtant déjà chargée d’une dizaine de péloches) parvient pourtant à signer une œuvre proche de la comédie noire, appuyée par un casting solide qui parvient à incarner avec talent ces héros du quotidien un peu désabusés. Une distribution des rôles réussie, véritable point fort du film, qui se joue de contrastes étonnants : aux côtés d’un casting féminin charmeur et étonnamment homogène (Mélanie Thierry, issue du ciné d’auteur français et Olga Kurylenko issue de la machinerie à blockbusters hollywoodiens…), on retrouve quelques gueules burinées par les années dont les irrésistibles et drôles performances de Tim Robbins saisissant de naturel en vieux baroudeur baba, têtu et un peu barré ainsi de Benicio Del Toro, cynique, malicieux et désabusé dans un registre différent de ce que l’on connait habituellement de lui (donc très nettement moins grave qu’à l’accoutumé, voir récemment Sicario pour se convaincre…).
Une équipe d’humanitaires que l’on prend donc du plaisir à suivre sur une simple journée de leur quotidien et qui parvient finalement à nous délivrer une véritable bouffée de fraicheur au milieu des champs de mines, au cœur d’un sujet sur les conflits armés jamais traité avec désinvolture mais avec un humour souvent cinglant, parfois un peu plus léger, mais toujours suffisamment intelligent pour ne pas sombrer dans le ridicule ou la lourdeur. "L’humour à froid est l’arme du film pour aborder les évènements avec distance" nous rappelle le réalisateur dans le dossier de presse, "comme une poupée russe, il s’agit d’un drame à l’intérieur d’une comédie, à l’intérieur d’un road movie, à l’intérieur d’un film de guerre". Un véritable mélange des genres manipulé au sein du récit avec beaucoup de tact et d’intelligence : le public de la quinzaine ne s’y est d’ailleurs pas trompé puisque le théâtre croisette s’est marré pendant 90 minutes (on a bien cru que Charles Berling, présent dans la salle, allait se décoller un poumon à force de se bidonner…) et a littéralement ovationné le film pendant de longues minutes. Une séance en mode décontracte qui nous change un peu des drames psychologiques / sociaux et des péloches auteurisantes 100% calibrées cannoises qui nous gonflent un peu (beaucoup) à la longue.
"...Une chose est sûre. S’il s’agissait de musique, ce (le film) serait du punk rock…" : une dernière affirmation du réalisateur qui rattache son œuvre à un genre musical, et qui nous renvoie, du coup, et dans une approche totalement différente, au film de Jeremy Saulnier. A Perfect Day et Green Room : le ying et le yang cinématographique de la programmation de la quinzaine 2015 ? Une association improbable qui nous réjouit et qui réunit par le plus beau des hasards nos deux coups de cœur de cette programmation !
* Marché du Film / Critiques *
Marché du film / The Corpse of Anna Fritz de Hèctor Hernândez Vicens
La vie du festivalier cannois est tout de même semée d’embuches surprenantes : il est désormais plus difficile pour un journaliste de franchir la porte des salles de projection du marché du film que de gravir les fameuses marches de la compétition officielle ! Malgré ces nouvelles restrictions (les boites de prod’ doivent souvent grincer des dents au regard des critiques souvent cinglantes, à raison, de la presse confrontée la plupart du temps à des projections de D.T.V fauchés et nazes…) nous avons quand même réussi quelques intrusions autorisées par une poignée de boites de production/distribution. Une faveur qui n’a pas franchement influencé sur la qualité de la plupart des D.T.V que nous avons pu visionner tel ce The Corpse of Anna Fritz plutôt très mauvais…
Projeté dans le cadre de la programmation "Blood Window : Latin American Fantastic Film Market" spécialisée dans l’horreur, le film nous propose de suivre trois teenagers qui décident de s’offrir une petite virée à la morgue afin de rendre visite au cadavre d’une jeune star récemment décédée. Sur place, après une cogitation d’au moins trois grosses secondes le trio décide tout simplement d’abuser du cadavre de la défunte (après tout, quoi de mieux qu’une petite virée nécrophile entre potes pour se poiler un peu…) Problème de taille : la jeune fille reprend miraculeusement vie. Comment, désormais, se débarrasser de ce témoin gênant ?
Un pitch de départ plutôt subversif (la nécrophilie donc…) qui nous promettait sur le papier une bonne grosse dose de sensations fortes ponctuées de séquences chocs et malsaines… Pas de bol pour nous puisque Hector Hernandez Vicens, dont c’est le premier film, foire lourdement sa péloche. Si l’on ne peut pas reprocher, techniquement parlant, grand-chose au film (l’action, confinée à quelques lieux clos ne souffre pas trop visuellement du manque de pognon) le film se plante en revanche avec son scénario routinier, radin et pudique, et qui ne parvient à aucun moment ni à effrayer ni à choquer. Un comble pour un film d’horreur au sujet aussi radical. On pense bien évidemment, sur un pitch quasi similaire, à l’excellent Dead Girl de Marcel Sarmiento et Gadi Harel, qui n’hésitait pas, quant à lui, à tabler sur la provocation et la violence frontale avec une efficacité évidente.The Corpse of Anna Fritz, trop frileux, n’ose pas, joue la carte du hors champ, se dédouane d’un traitement plus radical et perd du coup l’attention et la motivation du spectateur. En l’état le film s’étire péniblement pendant 90 minutes avec une histoire cousue de fil blanc (la fille meurt, ressuscite puis meurt et ressuscite de nouveau… Un des mecs se prend d’empathie pour la jeune fille, les mecs se massacre entre eux : la simple routine du genre…) pour finir par quelques poursuites peinardes, intra-muros à la morgue, proche du thriller bas de gamme. Un bilan bien fade pour un film qui ne révolutionnera évidemment pas le genre et qui s’avère même incapable de tenir la promesse d’une bonne soirée téloche entre potes. Vite vu et très vite oublié. Un potentiel fort malheureusement gâché par une mise en scène trop soft et trop conventionnelle. Dommage…
Marché du film / Blood Ransom de Francis Della Torre
Un petit tour du côté de la boite de distribution Devilworks. Une des seules, cette année, à laisser à la presse un accès complètement libre à ses salles. Une opportunité que nous n’avons évidemment pas laissée filer puisque Devilworks se spécialise dans l’horreur, la S.F. et le thriller, toute nationalité confondue. On trouve donc à son catalogue du rape & revenge canadien (Rouge Sang), du thriller chilien (The Vineyard) ou de la péloche cannibale russe (Shopping Tour). C’est, de notre côté, vers les USA que nous nous sommes tournés à deux reprises avec, pour commencer, un Blood Ransom à base de vampires et de bimbos californiennes sexy. Un petit détour par les salles miniatures du marché, donc, pour tenter d’être les premiers à dénicher une perle D.T.V. avant tous les autres ! Manque de bol puisque "les autres" ont dû avoir un peu plus de pif que nous : nous nous retrouvons dans la salle à moins de 10 kamikazes, bien décidés à bouziller 90 minutes de notre festival pour le pire et… pour le pire car le constat est simple : ce Blood Ransom est une perte de temps totale, même pas taillé pour être un nanar culte ou fendard.
Une jeune vampire, 100% Beverly Hills attitude et gros nichons, tente d’échapper à l’emprise de son maitre en s’enfuyant avec son chauffeur. Bien décidé à ne pas se laisser dépossédé le big boss décide de partir à sa recherche pour récupérer sa "possession".... Difficile avec un scénario aussi mince de ne pas filer la tête en avant dans le mur, ce que s’applique à faire sans hésitation le réalisateur Francis Dela Torre, déjà coupable d’un Subject : I Love You, mélo sans intérêt jamais débarqué en France où s’affichait Dean Cain grand habitué des D.T.V. sans intérêt. Sans surprise le réalisateur réitère à la hauteur de sa prestation précédente et nous assomme sans prévenir à coups de D.T.V. ringard pour ce qui deviendra au final le grand coup de ronfle du festival. Pas besoin d’argumenter à outrance pour nous justifier : une mise en scène ultra conventionnelle, un manque de pognon évident, un scénario pépère et sans intérêt qui nous rappelle que la mouvance du vampire romantique à la Twilight continue de faire des dégâts sur le marché D.T.V. (en gros, une romance entre un vampire et un humain dont on se fout complètement…). On ajoute au dossier quelques séquences sanglantes plutôt foireuses et une photographie digne d’une mauvaise série TV, à vous rendre les rues ensoleillées de L.A. à peu près aussi glamour que la croisette sous des trombes de flotte. Voilà en gros pour le bilan !
Reste le chef des vampires, Jamie Harris, (déjà vu dans des blockbusters tels que The Prestige, Cranck, Rise of the Planet of the Apes, ou dans quelques péloches indépendantes comme l’excellent Fast Food, Fast Women) dont la gueule sacrément anguleuse parvient partiellement à nous convaincre de sa prestation. Il est malheureusement le seul à crédibiliser son personnage si l’on considère les miettes restantes du casting particulièrement insipide. Mention spéciale à Anne Curtis qui, avec près d’une cinquantaine de rôles à son actif (tous inconnus du côté de chez nous…), clôt subitement sa carrière avec ce Blood Ransom. Peut être pas la rançon du sang mais plutôt celle du D.T.V. insipide qui vous flingue une carrière en 90 minutes….
Marché du film / Afterimages de Tony Kern
Exercice difficile et délicat que celui du film d’horreur à sketchs. Il faut déjà se frotter au mètre étalon du genre Creepshow, jamais surpassé (visionnez le récent Creepshow 3 pour comprendre votre douleur…), et assumer de surcroit l’inévitable comparaison entre les différents segments. Difficile donc d’établir un raisonnable équilibre qualitatif entre les histoires tout en conservant efficacité et fluidité (l’histoire destinée à lier les sketchs entre eux parvient parfois à elle seule, par sa médiocrité, à foutre le reste du film en l’air !). C’est dire comme le pari était élevé pour le distributeur Devilsworks qui après nous avoir volé 90 minutes de notre festival avec le mauvais Blood Ransom (voir plus haut sur cette page…) nous a ensuite proposé cet Afterimages, une anthologie horrifique donc, qui a la particularité de s’intéresser uniquement à des histoires de fantômes. Le fil conducteur amorce déjà assez mal notre relatif enthousiasme : une bande d’étudiants, pendant la fête des fantômes à Singapour, brule des cameras. À la place apparaissent différents supports d’images : une pellicule, une VHS et une carte mémoire qui contiennent chacune une intrigue horrifique. Des fictions qui commencent pourtant à déteindre sur la réalité…
C’est parti pour quatre histoires d’intérêt et de qualité divers ! On débute en mode natation avec l’histoire d’un homme qui se frotte au fantôme d’une femme dans une piscine. Lieu unique et intérêt relatif : malgré l’atmosphère l’action se noie… dans un verre d’eau. Deuxième tentative pour convaincre avec une femme persécutée par le fantôme d’une suicidée qui s’est jetée d’un immeuble : du déjà vu pour cette variante des Darkwater et Ring de Hideo Nakata qui n’hésite pas à recycler tous les stéréotypes du film de fantôme asiatique. N’ayez crainte, vous aurez votre dose de Sadako discount avec cheveux gras et grimpette au plafond : pas de quoi vous offrir le grand frisson mais le sketch, sans surprise, reste relativement efficace. On enchaine avec une nouvelle histoire qui louche du côté du scénario du Devil de M. Night Shyamalan : un groupe d’individus est prisonnier d’un ascenseur où une femme est victime d’un sort qui doit la mener à la mort. Des caractères opposés pour des personnalités stéréotypées : le sketch enfile les poncifs du huis clos comme des perles. Inévitablement les membres du groupe confiné pètent les plombs… Un chapitre forcément bavard mais quelques effets gore sympatoches parviennent cependant à relever la sauce (chouette perçage de joues pour extraire une poignée de billes…). On clôt cette anthologie avec l’histoire d’un homme confronté à une bague maléfique… On ne va pas se mentir : il va être plus difficile pour nous de se prononcer sur cette histoire puisque nous avons pioncé comme des marmottes dans les derniers instants du film. On accorde donc le bénéfice du doute à cette intrigue entraperçue entre deux clignements d’yeux…
Un bilan au final pas si négatif que nous l’avions envisagé : le format court permet d’aller à l’essentiel sans trop de temps morts. Même si le film reste malgré tout limité à son standard DTV (la trame narrative qui lie les sketchs est ridicule et les FX pas franchement à la hauteur d’ambitions pourtant déjà bien modestes…) l’ensemble se laisse visionner sans trop d’ennui et bénéficie d’un étrange mix d’influences, entre l’horreur d’un D.T.V. ricain classique et la culture « Sadako » de l’horreur asiatique. On attend une hypothétique sortie dans les bacs français pour se forger un deuxième avis devant notre téloche…
Reportage et textes : Nicolas C.
* Reportage par Maniacs ! *
Instantanés de Cannes…
Instantanés de fin de conférence de presse au festival de Cannes 2015. Quelques moments qui permettent de croiser les équipes des films (en fin de protocole du parcours promotionnel) de façon plus détendue et spontanée…
Avec les équipes de (et la présence de…) The Lobster (Colin Farrell, Léa Seydou, Ben Wishaw…), The Sea of Trees (Matthew McConaughey, Naomi Watts, Gus Van Sant…), Carol (Cate Blanchett, Rooney Mara, Todd Haynes, Ed Lachman…), Mon Roi (Vincent Cassel, Emmanuelle Bercot…) et Sicario (Josh Brolin, Emily Blunt, Benicio del Toro, Denis Villeneuve…). (Cannes, mai 2015) (Images : Nicolas C.)
* Made By Maniacs : Interview *
Rencontre avec Olivier Gruner : Le questionnaire Maniacs !
Cannes c’est aussi une opportunité pour faire des rencontres insolites, improvisées et surprenantes. Nous avons eu l’occasion de croiser le chemin, les années précédentes, du producteur Jeffery Beach, de l’acteur Don "The Dragon" Wilson, ou de l’incontournable Lloyd Kaufman qui s’était sympathiquement prêté au jeu du questionnaire Maniacs. Cette année encore c’est au détour d’un stand du marché que nous tombons par hasard sur Olivier Gruner. Ce nom ne vous évoque rien ? Vous avez pourtant dû à un moment ou à un autre tomber sur l’une de ses péloches tant l’acteur fait partie des incontournables du film de baston 90’s qui a envahi le marché du DTV suite à l’accession de Jean Claude Van Damme au rang de star… À 55 ans, l'acteur a encore des ressources et le prouve avec une page IMDB toujours régulièrement annonciatrice de films en pré-production… Il a en tout cas trouvé le temps pendant ce festival de nous consacrer, en toute sympathie, quelques instants de son planning cannois pour se frotter au questionnaire Maniacs. Avec spontanéité, gentillesse et intérêt, il nous a dévoilé ses goûts en matière de cinéma...














